La rencontre avec la technique audio-vocale est survenue à un moment où j’avais presque épuisé mes recherches pour sortir de ma  » crise d’oreille  » comme je l’appelais.
Un médecin ORL avait diagnostiqué un  » infarctus d’oreille  » et après un traitement médicamenteux de plusieurs mois j’étais toujours très dérangée, dans mon écoute au quotidien. Mes activités professionnelles touchant à l’enseignement et au chant, la qualité de perception auditive est cruciale, vitale. En plus du dérangement lors de l’écoute et de l’émission sonore, mon état général était plutôt anxieux et déprimé.
Dominique Waddell m’a proposé une session longue de  » travail  » (une 12aine de séances) puis une session plus courte (environ 6 séances) quelques mois plus tard. J’ai  » récupéré  » des fréquences non négligeables à la lecture de l’audiogramme (ce qui étonna un grand professeur qui me suivait à intervalles réguliers) et cela se traduisait pour moi par une sensation de confort d’écoute. Je pouvais progressivement me  » reconnecter  » avec le monde environnant : les personnes, le bruit de la ville. Petit à petit, un équilibre s’est établi entre l’écoute externe (de la bouche à l’oreille) et l’écoute interne (par conduction osseuse).
Je suis retournée vers cette technique au bout de 2ans ½ sentant que quelque chose s’était détériorée, cela fut l’occasion de tester l’écoute à nouveau.
En fait j’avais continué à récupérer des fréquences aiguës, mais sous l’effet d’un excès de fatigue nerveuse, l’équilibre entre écoute externe et interne s’était fragilisé, ce qui me faisait m’  » entendre fort de l’intérieur  » et ressentir les sons extérieurs très agressifs.
Mon énergie avait également chuté, il m’était difficile de sortir d’un état de fatigue persistant malgré le repos.
Au bout de 2 séances audio-vocales, j’ai eu la surprise de me sentir déjà rechargée, ce qui me rend très confiante sur la possibilité de  » rééquilibrer les courbes  » (je suis actuellement en cours de session).
La rencontre avec ce travail m’a enseigné plusieurs choses essentielles :
Le repos ne suffit pas, dans mon cas, cela empirait même avec le silence et de longues périodes d’inactivité. J’ai appris que le son  » rechargeait  » : le son entendu et le son émis si celui-ci présente une bonne qualité de densité vibratoire (conduction interne), rendu possible par un ensemble de coordinations certes complexes mais vers lequel on peut tendre. La posture est alors cruciale. La technique Feldenkrais, ainsi que la technique Alexander m’ont permis de réorganiser progressivement ma posture pour ainsi réduire le forçage laryngé, et réduire la tension excessive que je mettais dans beaucoup de sons. L’oreille étant dans une grande proximité géographique avec la voix (pour aller vite), elle a beaucoup gagné de cette harmonie de placement et de l’efficacité en douceur de sons émis.
Ce travail audio-vocal me permet d’être aussi plus autonome et d’agir de mon côté lorsque je sens une fatigue d’écoute. Je ne suis plus assistée et démunie comme je l’étais auparavant. Je suis plus attentive à la qualité de l’audition et j’agis rapidement pour y remédier si nécessaire : lecture à haute voix et surtout émission vocale. J’ai donc retrouvé une confiance et le petit acouphène persistant (qui a baissé de fréquence) me dérange beaucoup moins que ne me dérangeait ma perception déformée des sons jusqu’alors. Un grand merci à Tomatis et à ses collaborateurs pour ces recherches qui offrent des alternatives aux seuls traitements médicamenteux (inefficaces sur le long terme pour réagir et agir face à un dérangement auditif qui peut empoisonner la vie à petit feu).

 

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